La pêche à pied
La pêche à pied professionnelle concerne le ramassage des animaux marins, à savoir les coquillages, crustacés, poissons, etc. Le CRPMEM Hauts-de-France s’occupe également de la récolte des végétaux marins et des algues. La pêche à pied professionnelle se distingue de la pêche à pied de loisir par le droit de vendre sa pêche. Depuis 2001, pour être pêcheur à pied professionnel, il est nécessaire de disposer d’un permis national délivré par l’État ainsi que de licences de pêche attribuées par le CRPMEM Hauts-de-France (pour notre région).
Ces activités sont principalement exercées dans la Somme et dans le Pas-de-Calais, par environ 400 professionnels. Les principales espèces pêchées sont les coques, les moules et les végétaux marins. La pêche à pied professionnelle est fortement encadrée : tailles des espèces pêchées, quotas, engins, gestion des ouvertures de zones, suivi sanitaire, etc. Deux gardes-jurés du CRPMEM Hauts-de-France sont chargés d’assurer la surveillance et les contrôles des gisements et des pêcheurs.
La pêche aux coques
La baie de Somme constitue le premier gisement de coques en France. La baie d’Authie est également très productive puisque les pêcheurs à pied professionnels des Hauts-de-France y réalisent environ 1/3 du tonnage de leur saison. Ces 333 professionnels ramassent de façon traditionnelle les coques sur l’estran, avec un râteau et une venette (qui permet de trier les coques en fonction de la taille réglementaire).
La pêche aux moules
La récolte des moules s’effectue sur les gisements naturels du Boulonnais, situés entre Equihen et le Cap Gris-Nez. 51 professionnels sont autorisés à récolter ces moules sauvages sur les platiers à l’aide d’une cuillère ou d’un râteau. Ces pêcheurs alimentent les restaurants de la côte qui peuvent alors servir les traditionnelles moules-frites locales.
La récolte des végétaux marins
La récolte des végétaux marins s’effectue principalement dans le fond des baies par environ 180 pêcheurs à pied professionnels. A l’aide d’un couteau (ou d’une faucille pour les salicornes), ils peuvent ramasser de la salicorne (passe-pierre), des asters (oreilles de cochons), de la soude (pompons), de l’obione ou d’autres végétaux.
L’association des ramasseurs de salicornes de la baie de Somme détient des concessions en baie de Somme, permettant d’effectuer des labours l’hiver afin de limiter la pousse de la spartine anglaise (espèce envahissante) et de favoriser la pousse des salicornes. L’accès à ces concessions est réservé aux pêcheurs à pied professionnels.
La récolte des vers
Plusieurs espèces de vers sont récoltées par les pêcheurs à pied professionnels des Hauts-de-France pour servir d’appâts. Environ 80 pêcheurs à pied professionnels pratiquent cette activité à l’aide d’une pompe ou d’une fourche.
Suivi & contrôle
La plupart des coquillages bivalves s’alimentant par filtration, ils accumulent les bactéries, toxines et polluants se trouvant dans leur environnement. Des suivis réguliers permettent de surveiller la qualité de ces coquillages.
Le REMI (Réseau de contrôle microbiologique) permet de déterminer le classement d’une zone de production en fonction de la quantité de bactéries. Chaque zone de production est suivie une fois par mois (sauf les « zones à éclipse » qui sont suivies uniquement au moment de leur ouverture). Le CRPMEM Hauts-de-France réalise la quasi-totalité de ces suivis pour les gisements de pêche à pied professionnelle. En fonction du classement de la zone, les coquillages pêchés devront être purifiés plus ou moins longtemps avant d’être mis sur le marché.
Le REPHYTOX (réseau de surveillance des phycotoxines dans les organismes marins) est déclenché lorsque les prélèvements hebdomadaires du REPHY (réseau d’observation et de surveillance du phytoplancton et de l’hydrologie dans les eaux littorales) dépassent des seuils de contamination.
Le ROCCH (Réseau d’observation de la contamination chimique) s’appuie sur des prélèvements annuels.
Lorsque des alertes de dépassement de seuil réglementaire sont déclenchées, la zone de production concernée peut fermer et les produits pêchés être rappelés. Si des mortalités sont constatées sur des coquillages, les professionnels peuvent effectuer un prélèvement des individus moribonds au titre du REPAMO (REseau de PAthologie des Mollusques), qui permettra de savoir si certains parasites/bactéries/virus peuvent être à l’origine des mortalités observées.
Des gardes-pêches recrutés par le CRPMEM assurent la surveillance des gisements via des contrôles auprès des pêcheurs à pied professionnels et de loisir. Ils assurent également le suivi sanitaire de la quasi-totalité des zones de pêche à pied et permettent une bonne gestion des ressources grâce à des prospections régulières sur l’ensemble des gisements des Hauts-de-France. Ils sont assermentés par les services de l’Etat pour sanctionner en cas d’infraction.
Contact : Morgane
Devenir pêcheur à pied
Pour devenir pêcheur à pied, une demande est à effectuer auprès du CRPMEM Hauts-de-France. Les dossiers de demandes de licences et de permis sont envoyés en décembre aux pêcheurs et à retourner pour le 31 janvier dernier délais. Une commission d’attribution a lieu début avril et les licences sont attribuées chaque année au 1er mai, jusqu’au 30 avril de l’année suivante.
Contact : Delphine
Attention
Pour des raisons de gestion de la ressource, certaines licences sont contingentées et il faut plusieurs années avant de pouvoir les obtenir (listes d’attente).
La pêche à pied 2030
La pêche à pied professionnelle est une activité en forte structuration. Le CRPMEM, qui a créé la commission Pêche à pied en 2019, souhaite à présent disposer d’une vision stratégique à 10 ans permettant de mettre en œuvre et de décliner différentes actions de pérennisation et de développement.
C’est tout l’enjeu du projet Pêche à pied 2030, qui proposera une analyse complète de l’activité, ainsi que des actions visant à valoriser les produits et qui permettra également d’optimiser le travail collaboratif avec l’ensemble des acteurs de la filière.